Ces dernières semaines, des discours tenus par des élus du peuple ont été marqués par des propos qui ne correspondent pas aux coutumes et traditions mauritaniennes, et qui s’apparentent à des injures. La gravité de ces propos ne réside pas seulement dans leur contenu, mais aussi dans leur contexte : ils sont proférés en public par des représentants élus, des personnes censées incarner l’autorité, la sagesse et le respect de la population. La nature injurieuse de ces discours, qui dénotent un manque de retenue et de respect, est d’autant plus préoccupante qu’elle compromet la crédibilité et la dignité des institutions démocratiques.
Les parlementaires, en tant que représentants du peuple, ont une responsabilité particulière : ils doivent donner l’exemple en matière de comportement, de discours et de respect des valeurs républicaines. Lorsque ces représentants tiennent des propos injurieux ou dégradants, cela fragilise la confiance des citoyens envers leurs institutions. La déclaration selon laquelle ces élus assument leurs propos et en acceptent les conséquences indique une certaine transparence, mais ne suffit pas à apaiser la colère ou le dégoût de l’opinion publique.
L’intervention de la justice, notamment la demande de levée de l’immunité parlementaire de Mariem Cheikh, témoigne de la gravité que la société et l’État accordent à ces incidents. La levée de l’immunité est une étape essentielle pour permettre une procédure judiciaire équitable et indépendante, surtout lorsque des propos injurieux ou diffamatoires sont en cause. Cependant, cette démarche soulève aussi des questions sur l’indépendance de la justice et sur la manière dont elle traite ces affaires par rapport au passé. La mention que, par le passé, la levée de l’immunité se faisait systématiquement, renforce un sentiment d’injustice ou de double standard, ce qui alimente la méfiance de l’opinion publique.
La position du député Biram Dah Abeid et la perception publique
Le député Biram Dah Abeid, qui s’est démarqué en s’excusant au nom de ses collègues, joue un rôle de modérateur et tente de limiter l’impact négatif de ces propos. Son geste montre une volonté de défendre l’honneur de son groupe et de préserver l’image de l’institution parlementaire. Un acte bien apprécié par l’opinion publique. Cependant, cette initiative ne semble pas avoir complètement apaisé la situation, car l’opinion publique reste profondément affectée par la gravité des propos et par la perception d’un manque de sanctions efficaces.
Les événements décrits ont laissé une « mauvaise impression » au sein de la société mauritanienne. La perception que la justice ne traite pas ces affaires avec la sévérité qu’elles méritent, combinée à la non levée de l’immunité parlementaire dans ce cas précis, renforce un sentiment d’impunité ou de favoritisme. Cela peut alimenter un climat de méfiance envers les institutions, miner la cohésion nationale et encourager une crise de crédibilité envers la classe politique.
6. Les enjeux futurs et le besoin de rétablir la confiance
Pour restaurer la confiance, plusieurs actions sont indispensables : renforcer la responsabilité des élus par des sanctions exemplaires, assurer une justice indépendante et impartiale, et promouvoir des discours de respect et de retenue dans le débat public. La société mauritanienne, aspire à une politique plus responsable, où le respect des valeurs et des coutumes est priorisé. La réaction des autorités, notamment la justice, doit être perçue comme cohérente, équitable et ferme, afin de restaurer la crédibilité des institutions.
En somme, cette crise de discours et d’attitudes au sein du corps élu dans notre pays révèle des enjeux profonds liés à la moralité publique, à la responsabilité institutionnelle et à l’état de la démocratie dans le pays. La manière dont ces incidents seront gérés, avec fermeté et justice, déterminera en partie la confiance que la population continuera à accorder à ses représentants. Il est impératif que la classe politique prenne conscience de son rôle de modèle et qu’elle s’engage à respecter les valeurs fondamentales, pour le bien de la Mauritanie et la stabilité de ses institutions.
Shems maarif.info