Plus de 60 ressortissants mauritaniens sont actuellement détenus par les autorités algériennes depuis plus d’un mois et demi, sans que leurs familles aient été informées de leur situation. Cette information a été confirmée en exclusivité à notre institut par des sources sécuritaires de haut niveau.
Selon ces sources, qui ont demandé à rester anonymes en raison de la sensibilité de l’affaire, les détenus sont des orpailleurs arrêtés par la gendarmerie algérienne dans une zone frontalière entre l’Algérie et la Mauritanie, une semaine avant le début du ramadan, le 3 mars 2025. Ils auraient été ensuite conduits vers une destination non divulguée, probablement dans les installations de Tindouf ou de Béchar, dans le sud-ouest de l’Algérie.
L’absence de communication officielle concernant cette arrestation collective est jugée inhabituelle, même dans le cadre des opérations de sécurisation des frontières, comme l’a souligné un expert des questions sécuritaires régionales. Il n’y a eu aucune notification aux autorités consulaires mauritaniennes, ce qui est particulièrement préoccupant.
L’identité de 12 des 60 détenus a pu être établie et comprend les noms suivants :
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Abdallah Amadou Sal
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Ahmed Salem Cheikh
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Ali Sidi
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Mohamed Hamadi Diallo
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Mohamed Elf
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Alsan Omar El Hadj Hussein
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Menay Yahya
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Mohamed El Mokhtar Lemīn
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Jiddra Mohamed
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Yahya Kassem Yahimeh
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Ould Mohamed Najem Jilali
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Ibrahim Emdo
Le contexte sécuritaire dans la région est tendu, avec une augmentation des préoccupations concernant l’orpaillage transfrontalier. Depuis 2023, plusieurs arrestations similaires ont eu lieu, mais généralement, les autorités consulaires étaient informées dans un délai de quelques jours. Cependant, dans ce cas précis, après plus de 45 jours de détention, l’absence totale de communication officielle est devenue source d’inquiétude.
Les familles des détenus sont toujours sans nouvelles, et les canaux diplomatiques habituels semblent inefficaces. Des démarches discrètes ont été entreprises par les autorités mauritaniennes pour localiser les ressortissants et clarifier leur situation, mais elles n’ont pas encore porté de fruits.
Cette détention prolongée sans notification consulaire est considérée par de nombreux experts comme une violation des conventions bilatérales entre la Mauritanie et l’Algérie, ainsi que des normes internationales relatives au traitement des ressortissants étrangers, selon un juriste spécialisé en droit international consulté par notre institut.