L’ancien ministre Seyidna Ali Ould Mohamed Khoun, figure politique sous la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz, a animé ce lundi une conférence de presse dans la capitale, au cours de laquelle il a vivement dénoncé le traitement réservé à son projet de création d’un parti politique, baptisé Al Ahd.
M. Seyidna Ali a indiqué avoir soumis, la semaine précédente, une demande officielle d’autorisation pour la tenue du congrès fondateur de sa formation. Ce congrès, prévu pour ce lundi dans un hôtel de Nouakchott, devait rassembler des participants venus de plusieurs régions du pays. Mais à la dernière minute, l’autorisation a été suspendue.
« On m’a dit que des instructions avaient été données pour empêcher la réunion. On m’a invité à patienter jusqu’à lundi pour plus de précisions », a-t-il expliqué, ajoutant que même à cette date, aucune réponse définitive ne lui a été fournie. Il a affirmé avoir contacté le wali de Nouakchott Ouest, Bayle Harlem, qui lui aurait déclaré que l’autorisation était toujours « en instance ».
Dans un discours teinté de frustration, l’ancien ministre a dénoncé un « traitement discriminatoire » à l’encontre de son projet politique. « Des délégations ont fait des centaines de kilomètres pour participer. C’est un manque de respect et un harcèlement manifeste », a-t-il déclaré. Il a estimé que cette entrave serait liée à son passé aux côtés de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz : « Certains veulent m’effacer du paysage, physiquement même. »
Sur le même ton, il a évoqué l’état de santé de l’ex-chef de l’État, affirmant qu’après une opération du cœur, ce dernier aurait été replacé dans une cellule ayant contribué à la détérioration de sa condition physique. Pour M. Seyidna Ali, cette situation traduit une volonté politique d’acharnement.
Malgré cette « injustice », il a affirmé son engagement à poursuivre son action dans le strict respect de la légalité : « Nous ne franchirons pas la ligne rouge. Nous nous battrons dans le cadre des lois de la République. »
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes entre les autorités actuelles et certaines figures de l’ancien régime, souvent confrontées à des obstacles administratifs et à une mise à l’écart systématique du débat politique.