Le Conseil supérieur de la magistrature opère des changements au sein de la justice mauritanienne

Lors de sa session ordinaire tenue mardi, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé de muter deux juges, l’un en tant que conseiller à la Cour d’appel de Nouakchott, et l’autre comme substitut du procureur de la République dans la wilaya de Nouakchott Sud. Ces transferts ont été interprétés dans les milieux judiciaires comme des mesures disciplinaires.

Détails des décisions

  • Le juge Amar Mohamed Lemine El Mech, ancien président du tribunal spécialisé dans les affaires de corruption, a été nommé conseiller à la Cour d’appel de Nouakchott. Ce magistrat avait présidé le procès de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et de ses proches, une affaire qui a duré près d’un an et s’est conclue par des condamnations pour certains accusés, tandis que d’autres ont été acquittés.
  • Le juge Mohamed Saad Bouh Mohamed Abdellah Ahmed Ghali, ancien président de la quatrième chambre d’instruction au tribunal de Nouakchott Ouest, a été nommé substitut du procureur de la République à Nouakchott Sud. Ce transfert est perçu comme une conséquence des décisions qu’il avait prises dans l’affaire du député Mohamed Bouy Ould Cheikh Mohamed Fadel, notamment son refus de l’envoyer en prison malgré la demande du parquet.

La chambre d’accusation de la Cour d’appel avait annulé la décision du juge d’instruction et ordonné l’incarcération du député, qui a passé plusieurs semaines en détention avant d’être libéré sous caution provisoire.

Changements dans le corps judiciaire

Outre ces deux cas, le Conseil supérieur de la magistrature a procédé à des échanges et mutations touchant plusieurs juges, aussi bien dans les juridictions de jugement que dans celles du ministère public, renforçant ainsi la réorganisation du système judiciaire en Mauritanie.