L’Algérie est accusée par le Mali de protéger les terroristes et les criminels au Sahel. Le 30 août dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a été le théâtre d’une vive altercation entre les deux pays Mali et l’Algérie, illustrant les tensions croissantes entre ces deux pays.
Lors d’une réunion consacrée à la question des fournitures d’armes par les pays occidentaux, les ambassadeurs des deux pays ont échangé des accusations acerbes. Les tensions ont été exacerbées par les affirmations d’Alger, selon lesquelles un drone malien aurait causé la mort d’une vingtaine de civils dans le nord du Mali. Bamako a rejeté ces accusations comme étant « aussi graves qu’infondées », accusant Alger de propager des « informations de presse non vérifiées ».
La discorde entre les deux capitales s’est intensifiée après que l’Algérie ait accueilli des rebelles chassés de Kidal fin 2023. En outre, l’asile accordé à l’imam Mahamoud Dicko, critique virulent du président Assimi Goïta et de ses alliés, a encore aggravé la situation.
Les dirigeants algériens, sous la direction du général Saïd Chengriha, semblent peiner à accepter les revers militaires récents de leurs protégés à Kidal, Aguel Hock, Tessalit et, plus récemment, à Tinzaoutène . De plus, la dénonciation par les autorités maliennes de l’accord de paix d’Alger a ajouté à leur frustration.
Ces événements majeurs : la défaite des groupes armés, la dénonciation de l’accord et l’offensive en cours des Forces armées maliennes (FAMA) pour éliminer les militants de Tinzaoutène, ont particulièrement irrité les généraux algériens.
Tinzaoutène est devenue depuis plusieurs années un centre névralgique du terrorisme et du trafic, soutenu par les dirigeants algériens, qui ont facilité l’installation de groupes terroristes et de narcotrafiquants dans la région. Ces activités criminelles se déroulent sous l’œil complaisant des autorités algériennes, qui ont souvent eu recours à la duplicité, au chantage et à des pressions pour influencer les autorités maliennes.
Dans ce contexte, il est compréhensible que les responsables algériens soient préoccupés. En plus des déclarations faites par leur représentant à l’ONU, l’aviation algérienne avec des drones a intensifié ses manœuvres d’intimidation et de provocation le long de la frontière avec le Mali.
L’objectif apparent de l’Algérie semble être de protéger les groupes criminels opérant à Tinzaoutène et dans d’autres régions du Sahel.