Crise diplomatique entre le Mali et l’Algérie : Bamako ferme son espace aérien en réponse à Alger

Le gouvernement malien a annoncé la fermeture de son espace aérien à tous les vols civils et militaires en provenance ou à destination de l’Algérie, à compter de ce lundi et ce jusqu’à nouvel ordre, selon un communiqué officiel du ministère des Transports et des Infrastructures.

Cette décision intervient en réaction à ce que les autorités maliennes qualifient d’« insistance du régime algérien à soutenir le terrorisme international », invoquant également le principe de réciprocité face à la fermeture préalable de l’espace aérien algérien à l’égard du Mali.

Plus tôt dans la journée, Alger avait en effet annoncé une mesure similaire, justifiant sa décision par les « violations répétées » de son espace aérien par le Mali. Cette montée des tensions s’inscrit dans un climat de vives frictions diplomatiques entre les deux voisins sahéliens.

Le point de bascule de cette crise remonte à la destruction, il y a plus d’une semaine, d’un drone militaire malien par l’armée algérienne, un incident qui a provoqué l’indignation des membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso. En signe de protestation, ces trois pays avaient rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger.

En riposte, l’Algérie a rappelé ses propres ambassadeurs à Bamako et Niamey, et a suspendu l’entrée en fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.

Cette escalade marque un tournant préoccupant dans les relations déjà tendues entre le Mali et l’Algérie, dans un contexte régional dominé par les enjeux sécuritaires, les reconfigurations diplomatiques, et les rivalités croissantes sur la scène sahélienne.